Un coup de pouce pour Gilles-Arnaud Bailly et Sofia Costoulas
L’ITF et l’ATP vont lancer un programme pour faciliter la transition vers le circuit pro pour les meilleurs juniors.
Publié le 15-12-2022 à 10h51
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Les exemples de joueurs et joueuses qui brillent sur le circuit junior mais qui ne réalisent pas une carrière pro sont nombreux, très nombreux. Il faut dire que le passage vers le monde des adultes, tout en bas de l’échelle des tournois, n’est pas facile à gérer. Pour aider les jeunes espoirs du tennis international à percer, l’ITF (Fédération internationale de tennis) et l’ATP ont annoncé en début de semaine le lancement, dès la saison 2023, de l’Accelerator Program. Ce dernier offrira aux meilleurs juniors du monde des opportunités pour jouer sur le circuit Challenger. Un circuit que l’ATP a aussi décidé d’aider en y augmentant les dotations de 60 % pour l’année prochaine avec 21,1 millions de dollars de primes pour 13,2 millions en 2022.
Désormais, grâce au nouveau programme, chaque joueur classé dans le top 20 mondial du ranking juniors en fin de saison se verra attribuer huit places nommées “accélérateur” pour des tournois Challenger 50 et 75 de la saison suivante. Les garçons du top 10 pourront entrer directement dans le tableau final des épreuves et ceux classés entre la onzième et la vingtième place entreront dans les qualifications. Tous ces juniors recevront aussi deux invitations pour des 15 000 ou 25 000 dollars organisés par l’ITF. Les joueurs du top 21 à 30 recevront, eux, huit tickets pour ces deux dernières catégories de tournois. Les juniors qui ne seraient pas placés en ordre utile pour cette aide, mais qui auraient joué une finale de Grand Chelem, bénéficieront de la même aide que les membres du top 10. Le classement établi par l’ITF lundi dernier (12 décembre) déterminera les premiers joueurs éligibles pour ce nouveau programme. Et deux Belges seront concernés puisque Gilles-Arnaud Bailly a terminé la saison 2022 à la première place mondiale alors qu’Alexander Blockx est quinzième au ranking juniors.
Pour Andrea Gaudenzi, président de l’ATP, cette initiative sera bénéfique pour les joueurs : “Le tennis a toujours été un sport qui récompense le travail acharné, et nous devons créer un environnement qui permet aux jeunes joueurs d’atteindre leur plus haut potentiel. Il est de notre responsabilité de leur ouvrir la porte à différentes opportunités et de leur permettre de prospérer dans leur carrière. Le programme Accelerator crée une voie pour la prochaine génération de champions.”
Du côté des filles, les joueuses classées dans le top 20 chez les juniors recevront, selon leur ranking, cinq opportunités d’accéder aux tableaux principaux d’événements féminins du niveau W15 au W100, soit les épreuves ITF qui se situent en dessous des tournois WTA. Notre compatriote Sofia Costoulas (17 ans/WTA 413) qui compte se consacrer uniquement à sa carrière pro pourra utiliser son classement (deuxième mondiale) chez les juniors pour décrocher ces invitations. “Nous pouvons créer un avenir meilleur pour le tennis et faire en sorte que les générations futures aient la possibilité de progresser vers le sommet de notre sport”, a conclu David Haggerty, président de l’ITF, lors de la présentation du programme.
"Pour moi, le vrai défi commence maintenant"
La fin d’année rime avec remises de prix. Et dans le monde du tennis, un Belge a décroché une magnifique récompense. Gilles-Arnaud Bailly a été officiellement couronné champion du monde ITF chez les juniors grâce à sa première place mondiale au dernier ranking de l’année. Une première, pour un garçon, dans l’histoire du tennis belge.
”C’est un sentiment incroyable de terminer l’année comme cela, a expliqué notre compatriote (17 ans). Je n’aurais jamais pensé que ce serait possible. Je joue sur le circuit juniors depuis 4 ou 5 ans. Ce fut un voyage amusant, mais long. Je n’aurais pas pu rêver que j’atteindrais un jour ce niveau. J’en suis très fier.”
Quand il regarde dans le rétro, Gilles-Arnaud apprécie à sa juste valeur sa saison 2022 : “J’ai vécu de nouvelles expériences incroyables. Disputer deux finales dans des tournois du Grand Chelem (NdlR : Roland-Garros et l’US Open) représente quelque chose que je n’oublierai jamais. Je me souviens aussi des batailles difficiles et du fait qu’il n’est pas toujours facile d’atteindre son meilleur niveau dès le début d’un tournoi. Le tennis est le plus beau sport mais, parfois, peut-être aussi le plus difficile. Mon premier match dans un tournoi ATP à Anvers contre David Goffin a, peut-être, été le point culminant de la saison. Je n’aurais jamais pu imaginer être compétitif contre lui, encore moins gagner un set. C’était un rêve devenu réalité de pouvoir jouer contre mon idole belge dans mon pays. Beaucoup d’amis et des membres de ma famille sont venus me soutenir, ce qui était incroyable. Cela m’a permis de jouer mon meilleur tennis.”
Malgré tous ces bons moments, Gilles-Arnaud sait que le chemin est encore long pour réussir au plus haut niveau : “Le vrai défi commence maintenant. Cependant, cela reste spécial que je sois le premier homme belge à être nommé champion du monde ITF. Je chérirai cette récompense pour toujours.”