Les raisons d’un échec : “On a juste tous été mauvais”

”C’est très difficile à vivre”, expliquait l’Anversois dont c’est la dernière saison à la tête de l’équipe. “Samedi, nous avons vécu une journée faste, avec un excellent match de Zizou (vainqueur de Kwon, ATP 61, NdlR). Nous avons eu ce dimanche trois matchs pour clore la rencontre, trois matchs dans lesquels nous avons chaque fois eu l’opportunité de l’emporter, ou en tout cas de renverser la situation en notre faveur. Et puis, on constate à chaque fois que malheureusement, nous n’y parvenons pas et que le résultat, à l’arrivée, n’est pas celui que l’on espérait. C’est une énorme déception. Je ne trouve pas que nous avons sous-estimé l’adversaire. Il est clair que nous étions confiants pour le double, mais nous l’avons perdu. Ensuite, David a bien joué le premier set (remporté 6-3 face à Kwon, NdlR). C’est très dur à dire, à chaud, tout juste après cette rencontre, ce qu’il s’est passé, comment la tendance a pu s’inverser, mais c’est quelque chose qu’il faudra analyser à froid, pas dans l’émotionnel, dans la déception. Il faut d’abord digérer et ensuite regarder vers l’avant.”

Un double qui n’y arrive plus

Mais il faut aussi comprendre pourquoi cela n’a pas fonctionné lors de la deuxième journée. Dans l’esprit des joueurs, peut-être qu’ils pensaient inconsciemment que le troisième point synonyme de victoire tomberait dès le premier match de ce dimanche avec le double où Sander Gillé (ATP 55) et Joran Vliegen (ATP 53) partaient avec les faveurs des pronostics face Jisung Nam (ATP 152) et Minkyu Song (ATP 147). Le problème, c’est que depuis plusieurs mois notre duo n’affiche pas une grande régularité malgré un titre décroché à Pune en début de saison. La paire Sandoran reste sur une année 2022 difficile où les deux joueurs ont bien reculé au ranking tout en ne gagnant pas un seul match en Coupe Davis. Aussi bien face à la France, l’Allemagne ou l’Australie, la défaite s’invita alors qu’en Finlande, Joran Vligen touché par la Covid-19 laissa sa place à David Goffin pour le double, avec là aussi un revers. Contre les Coréens, nos compatriotes ne sont jamais parvenus à prendre le dessus pour finalement s’incliner lors des deux tie-breaks.

Quand Goffin perd, la Belgique perd

De retour à un bon niveau depuis le tournoi de Louvain-la-Neuve, David Goffin a perdu le match de leaders face à Soonwoo Kwon (3-6, 6-1, 6-3). Un revers qui n’a rien de scandaleux face à un bon joueur (ATP 61), mais un revers qui confirme que quand le Liégeois perd en équipe nationale en Coupe Davis, la Belgique s’incline. Un scénario déjà vécu à cinq reprises avant le déplacement à Séoul.

”Cela a été une journée difficile pour tout le monde. Il fallait encore un point et on a juste tous été mauvais. Nous avons eu des occasions dans tous les matchs et on pouvait tous les gagner. Cela se joue à pas grand-chose dans le double. Moi je gagne mon premier set puis je suis moins bon dans le deuxième, et mon adversaire retrouve de l’énergie et joue bien mieux. Zizou a eu des occasions, mais il n’est pas parvenu à jouer tactiquement comme il faut pour gagner le cinquième match. Mais ce n’est jamais facile comme situation. Cela fait mal de perdre trois matchs en une journée. Voilà une expérience en plus pour l’avenir. J’espère qu’on va se servir de cette défaite pour rebondir en Coupe Davis, mais aussi dans nos carrières individuelles.”

Zizou tombe dans le piège

Face à un Seong Chan Hong (ATP 237) au jeu très très défensif, Zizou Bergs (ATP 115), mis sous pression par les résultats de ses équipiers et l’enjeu, n’a jamais trouvé la bonne recette pour s’imposer (6-3, 7-6). "Je trouve que j’ai bien commencé la rencontre avec de bonnes intentions, mais je suis tombé sur un adversaire qui ne donnait rien, qui courait partout et défendait bien. Toute la pression était sur mes épaules. Je ratais ou je réalisais un point gagnant. Finalement, il a mieux joué que moi.”

Ce résultat de Zizou combiné avec sa perf de samedi contre Soonwoo Kwon prouve aussi que le jeune Limbourgeois (23 ans) manque encore de bouteille pour prester au même niveau pendant tout un week-end face à des adversaires différents, mais aussi dans des contextes différents selon qu’il est le favori ou l’outsider de la rencontre.

La suite pour la Belgique, ce sera un match de barrage en septembre (16-17 ou 17-18) pour conserver sa place dans le groupe mondial. Avec ou sans Johan Van Herck qui a annoncé qu’il quittera son poste à la fin de cette année ? “Je ne prends jamais une décision dans l’émotion”, conclut le capitaine belge après la déception coréenne.