"Je ne la respecte pas", "Certaines filles nous ignorent" : l’impact de la guerre en Ukraine dans les vestiaires de Roland Garros

La joueuse ukrainienne Marta Kostyuk a refusé de serrer la main d'Aryna Sabalenka après sa défaite au premier tour.

Aryna Sabalenka of Belarus, top, and Ukraine's Marta Kostyuk, left, refused to shake hands at the end of their first round match of the French Open tennis tournament at the Roland Garros stadium in Paris, Sunday, May 28, 2023. Sabalenka won in two sets, 6-3, 6-2. (AP Photo/Christophe Ena)
Marta Kostyuk a refusé de serrer la main d'Aryna Sabalenka en fin de match. ©Copyright 2023 The Associated Press. All rights reserved

Dimanche, la fin de match entre Marta Kostyuk (39e joueuse mondiale) et Aryna Sabalenka (2e joueuse mondiale) a été chahutée. L’Ukrainienne a refusé de serrer la main de la Biélorusse au moment de quitter le court. Ce qui a forcément fait beaucoup parler dans les heures suivantes.

Kostyuk, née à Kiev, n’a fait que conserver sa ligne de conduite depuis le début de la guerre en Ukraine puisqu’elle avait déjà agi de la sorte par le passé. Sabalenka, originaire d’un pays pro-Russie, a regretté l’incident en conférence de presse : “Personne dans ce monde, pas même les athlètes russes ou biélorusses, n’est en faveur de la guerre. Si cela ne tenait qu’à moi, cette guerre s’arrêterait. Mais ce n’est malheureusement pas entre nos mains.”

Kostyuk, elle, doute des propos de la lauréate du dernier Australian Open : “Je connais personnellement des athlètes en faveur de cette guerre. Je trouve que la presse devrait poser plus souvent la question aux joueurs concernés par ce conflit. Qui veulent-ils voir gagner la guerre ? Je ne pense pas qu’ils répondraient l’Ukraine. Quelqu’un comme Aryna, qui voyage à travers le monde et qui a une certaine influence ne devrait pas rejeter sa responsabilité concernant le sujet d’actualité le plus important du moment. Je ne la déteste pas mais je n’ai aucun respect pour elle.”

Et la joueuse de 20 ans de poursuivre : “Nous ne sommes que cinq Ukrainiennes dans le top 100. Ce n’était pas si difficile pour ces filles (Russes ou Biélorusses, NdlR) de venir discuter avec nous quand la guerre a commencé. Mais cela fait plus d’un an qu’elles se contentent de regarder le sol et de garder le silence.”

Le public de Roland-Garros hue Kostyuk

En voyant Kostyuk refuser de serrer la main de Sabalenka en fin de match, le public parisien s’est mis à huer l’Ukrainienne. Rien de bien étonnant concernant ce public jamais avare en huées… bien que celles-ci sont essentiellement réservées aux joueurs et joueuses qui ont l’outrecuidance… d’éliminer des Français.

”Quand la guerre sera finie, j’aimerais voir comment ces gens réagiront. Je ne pense pas qu’ils se sentiront bien en repensant à ce qu’ils ont fait. Mais personnellement je me fous de ce que les gens pensent”, a expliqué Kostyuk.

Zanevska : “Ce n’est pas facile du tout”

Également interrogée sur ce conflit, la Belgo-Ukrainienne Maryna Zanevska s’est montrée plus prudente sur l’attitude des joueuses russes et biélorusses : “Il y a certaines situations dont je ne préfère pas parler. Quand je joue contre une adversaire russe, j’essaye juste de faire mon travail.”

La 58e joueuse mondiale, née à Odessa, explique encore que “certaines filles sont venues me voir pour me demander comment allait ma famille et me dire qu’elles trouvent horrible ce qui se passe en Ukraine. Mais d’autres m’ignorent complètement et je ne comprends pas ça.”

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