Roland, cette “place to be” qui ne vieillit pas
L’autre regard de Miguel Tasso
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- Publié le 01-06-2023 à 07h54
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Pour toute une génération, les retransmissions télé de Roland-Garros rappellent le difficile dilemme des étudiants entre les révisions d’examens et les montées au filet de Borg, McEnroe, Connors ou Noah. C’était l’époque bénie où le tennis était le sport tendance et où la terre battue parisienne était “the place to be” pour la “jet-set et match”. Certes, les temps ont changé. Aux pieds, les baskets ont pris la place des Docksides. Et la “new gen”, branchée réseaux sociaux, n’a plus trop la patience de passer de longues heures devant le petit écran pour assister aux traductions métaphoriques de Nelson Monfort ou aux lifts d’Alcaraz. Mais Roland – appellation contrôlée – dégage toujours un parfum magique, mélange de fragrances sport et bcbg. Côté Porte d’Auteuil, face au soleil, le polo Lacoste se porte toujours légèrement décoloré.
Et le ticket sur le Chatrier ou le Lenglen, avec chapeau de paille, reste l’un des sésames les plus prisés du Tout-Paris. Alors, OK, Holger Rune et Caspeer Ruud n’ont peut-être pas le charisme d’Andre Agassi ou Gustavo Kuerten. Et Iga Swiatek et Aryna Sabalenka invitent moins au boycott des révisions de math qu’Evonne Goolagong, Chris Evert ou Maria Sharapova. Mais Roland reste Roland. Malgré son grand âge, il n’a pas une ride sur sa terre battue et rebattue. Et qu’on se le dise : il ne milite pas pour la réforme de l’âge de la retraite. À Paris, la chanson de Roland est un tube indémodable.