Beatriz Haddad Maia, la belle histoire brésilienne de ce Roland-Garros: "Un match de tennis, c’est un marathon, pas un 100 mètres"
La Brésilienne Beatriz Haddad Maia a joué presque 13 heures pour atteindre sa première demi-finale de Grand Chelem. Tout le Brésil rêve à un nouveau coup à la Gustavo Kuerten…
- Publié le 07-06-2023 à 18h56
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Un véritable parcours du combattant qui débouche sur l’une des belles histoires de ce Roland-Garros 2023. Voilà ce qu’on peut écrire en parlant de Beatriz Haddad Maia. La Brésilienne de 27 ans a sorti en quart de finale Ons Jabeur (3-6, 7-6, 6-1), ce qui lui permet de rejoindre pour la première fois de sa carrière le dernier carré d’un Grand Chelem. Un stade où elle défiera la grande favorite du tournoi, Iga Swiatek, qui n’a fait qu’une bouchée de Coco Gauff (6-4, 6-2) dans un remake de la finale de l’an dernier. Et si on parle de parcours du combattant pour la native de São Paulo, ce n’est pas pour rien. Au deuxième tour, il lui a fallu 2h43 pour battre Shnaider, au tour suivant, elle a sauvé une balle de match contre Alexandrova et en huitième elle est sortie victorieuse d’une bataille de 3h51 face à Sorribes. En tout, la gauchère a déjà passé presque 13 heures (12h55) sur les courts de la Porte d’Auteuil.
”Un match de tennis, c’est un marathon, pas un 100 mètres, expliqua Beatriz Haddad Maia après son succès contre Ons Jabeur. Une de mes qualités est d’être patiente, de ne jamais renoncer et d’attendre le moment parce que je sais que je peux bien jouer. Donc même si j’ai un moment où je manque un peu, je sais que je vais faire mieux et que des opportunités vont se présenter. Contre Ons Jabeur, c’est ce qui s’est passé et le momentum a changé dans le tie-break alors qu’à 5-5, 15-40 juste avant, j’étais presque à la maison. J’ai travaillé toute ma vie pour vivre ce genre de moments. J’ai essayé de suivre mon plan de jeu et de m’appuyer sur ma condition physique pour l’emporter. Ce n’est jamais facile de jouer contre Ons, elle est capable de tout. J’avais pris 3 et 0 contre elle à Stuttgart il y a quelques semaines. Il faut être patiente, ce n’est pas simple de garder le rythme et je suis extrêmement heureuse d’avoir réussi à le faire.”
"Une de mes qualités, c'est la patience"
Après avoir connu du succès sur le circuit international grâce à Gustavo Kuerten il y a deux décennies, le tennis brésilien s’est peut-être trouvé une nouvelle coqueluche. Ancien coach du vainqueur de Roland-Garros, Larri Passos a aussi formé de ses 14 à 18 ans une fille suspendue provisoirement en juillet 2019 en raison d’un contrôle positif à un agent anabolisant (NdlR : l’ITF a néanmoins reconnu qu’elle n’avait commis ni faute ni négligence.)
”Au niveau du tennis, Beatriz est certainement l’une des joueuses les plus complètes du circuit. Elle a un arsenal adapté à la terre. Elle a des hauts et des bas mais c’est normal chez les filles. C’est seulement sa deuxième vraie saison sur le tour, car elle a été ralentie par les blessures. Ce qu’elle réalise à Roland-Garros n’est pas une surprise pour moi. Bea et Guga sont pareils ! Elle est agressive, comme lui l’était. Enfoncer l’adversaire, le faire reculer pour s’ouvrir le court, voilà comment ils aiment jouer tous les deux. Ils sont issus de la même école. Guga a fait partie du process. Il l’a stimulée, il est son inspiration, une sorte de parrain. Il m’a envoyé un message après sa victoire en huitièmes, il m’a dit : ‘Maintenant, ce n’est que du plaisir. Elle peut le faire !’”
Gustavo Kuerten: "Elle peut le faire"
Pour avoir une chance de faire aussi bien que son compatriote vainqueur à la Porte d’Auteuil en 1997, 2000 et 2001, celle dont la mère et la grand-mère ont évolué à un bon niveau au Brésil devra afficher un tennis d’une haute qualité pour se défaire, ce jeudi en demi-finale, de la tenante du titre et grande favorite du tournoi, Iga Swiatek. Une mission qui ne fait pas peur à Beatriz Haddad Maia.
”On a joué l’une contre l’autre l’an passé à Toronto. Le match (NdlR : disputé sur dur et pas sur terre battue) est allé en trois sets et j’ai fini par gagner. C’est une adversaire très compliquée. Elle est n°1 mondiale. Elle est très jeune, et c’est aussi quelqu’un de très sympathique. Elle a gagné deux fois ici déjà. Je vais essayer d’en profiter, de jouer chaque point. Je vais tout laisser sur le court. Je n’ai rien à perdre et je vais essayer d’aller chercher ce match avec mes meilleurs coups et aussi en pensant à ce que je dois améliorer pour ce rendez-vous.”
De son côté, la Polonaise est prête et sait à quoi s’attendre : “Beatriz, c’est une battante, elle joue sa vie sur chaque point. Face à elle, même quand on mène, il faut toujours être à 100 % sur chaque balle. Je n’ai jamais joué contre elle sur terre battue donc je vais me concentrer sur moi, mon jeu, sur ce que j’ai à faire sur le court pour gagner.”