Pour leur finale à Roland-Garros, Sander Gillé et Joran Vliegen peuvent compter sur le soutien de Johan Van Herck : “Ils ont toujours cru en leur rêve”
Pour Johan Van Herck, cette première finale en Grand Chelem de Sander Gillé et Joran Vliegen ne représente pas un aboutissement mais une étape.
- Publié le 10-06-2023 à 11h33
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Ce samedi après la rencontre entre Iga Swiatek et Karolina Muchova sur le Court Philippe-Chatrier, Sander Gillé (32 ans) et Joran Vliegen (29 ans) vont disputer la finale du double messieurs contre Ivan Dodig et Austin Krajicek (tête de série n°4). Certainement le match le plus important de leur carrière. D’abord parce que cette apothéose est la première pour eux en Grand Chelem. Ensuite parce qu’en cas de succès, ils entreront dans le top 15 mondial (Sander, 10e, Joran, 11e), ce qui leur ouvrira tout au long de l’année les portes des ATP 500 et Masters 1000. Enfin, parce que le plus beau chèque de leur parcours pro, 590000 euros à se partager, les attend en cas de victoire.
Capitaine des deux Limbourgeois pendant de nombreuses années en Coupe Davis, Johan Van Herck a suivi attentivement le Roland-Garros de ses deux anciens joueurs et se félicite de leur réussite.
Jouer cette finale, ils le méritent mille fois.
”Je le dis depuis longtemps et je n’ai pas attendu qu’ils soient en finale d’un Grand Chelem pour le répéter : le parcours de Sander et Joran, c’est un exemple. Ils ont cru dans leur projet dès qu’ils ont commencé sur les tournois Futures (NdlR : la D3 du tennis). Ils ont continué à y croire pendant des moments plus difficiles et regardez où ils se trouvent maintenant. C’est une belle leçon à retenir pour de nombreux joueurs. Ils rêvaient de devenir une bonne paire de double et à force de travail, ils y sont parvenus. Se retrouver dans une finale à Roland-Garros et posséder une chance de la gagner, ils le méritent mille fois.”

Et s’ils ont la chance de vivre une telle expérience, c’est grâce à leur complicité : “Cela fait des années qu’ils évoluent ensemble et il y a eu des moments difficiles. Mais on parle ici de deux hommes qui s’entendent bien, qui dialoguent quand un problème se présente. C’est la base d’une relation solide. Ils ont toujours été honnêtes par rapport à leurs prestations tout en regardant vers l’avant. Tout en cherchant des solutions. C’est ce qui explique leur progression étape par étape pour arriver dans le top mondial. C’est un bel exemple pour les jeunes. Cela montre qu’il faut poursuivre son chemin même s’il y a des périodes plus compliquées. Il faut dans ces moments-là, continuer à s’entraîner, à faire des matchs, à voyager, à participer à des tournois, investir dans le projet. Quand on travaille bien, on est récompensé.”
Ils peuvent battre tout le monde.
Et quand on questionne Johan Van Herck sur l’existence d’un leader dans le duo, sa réponse fuse : “Je ne vois pas un leader. Ils possèdent des caractères différents, oui. Sander est plus expressif, il parle beaucoup plus. Joran, c’est plus de la gestion interne au niveau des émotions. Mais je ne vois pas l’un qui a plus à dire que l’autre. Par contre, ils se complètent très bien. C’est une équipe qui joue bien. Là aussi, je ne vois pas un qui domine plus que l’autre. Ils servent bien tous les deux et sont difficiles à breaker. Sander est plus agressif au filet. Du fond du court, je n’en vois pas un qui joue mieux que l’autre. Ils se connaissent merveilleusement bien. Ils affichent une belle agressivité en retour. Ils prennent l’initiative et viennent vers l’avant, ce qui est important pour dominer les échanges. Et ils peuvent encore faire mieux.”
En ce qui concerne la préparation à cette première, l’ancien capitaine de Coupe Davis ne s’inquiète pas trop : “Il y aura un peu de nervosité, c’est certain. Mais il faut l’accepter. Le fait qu’ils ont déjà joué pendant la quinzaine un match sur le court Philippe-Chatrier, cela va les aider. Ensuite, on sait que c’est une finale de Grand Chelem et que ce ne sera pas facile. Mais je pense qu’ils seront prêts. Ils ont déjà disputé dans le passé des matchs importants. Sander et Joran peuvent battre tout le monde. Ils l’ont déjà prouvé. Cette première finale en Grand Chelem doit représenter le début d’un nouveau chapitre à leur histoire et pas un aboutissement.”
Pour deux garçons que Johan Van Herck tient en haute estime : “Je me répète, mais ce sont deux garçons formidables. Ils ont toujours répondu présent en Coupe Davis, ils aiment jouer pour la Belgique. Ce qui m’inspire chez eux, c’est qu’ils ont toujours continué à croire en leur rêve. J’ai un énorme respect pour Sander et Joran ; ils se battent depuis des années pour atteindre une telle apothéose. En 2017, ils étaient venus comme sparring-partners lors de notre match contre l’Australie en Coupe Davis et six ans plus tard, ils participent à une finale de Grand Chelem. C’est très beau à voir. S’il y a deux gars qui méritent de vivre une telle expérience, c’est bien eux.”