Ambassadeurs belges à Bordeaux

Marc Vanel & Dirk Rodriguez
Bonnie père et fils
Bonnie père et fils ©malartic-lagraviere

Bordeaux a toujours exercé une véritable attraction sur les Belges, et sur les investisseurs belges en particulier. La liste des domaines bordelais aux mains de nos compatriotes est impressionnante – un peu moins de 50–, mais il y a une constante : les Belges ont toujours investi là où ils pensaient faire la différence. Est-ce toujours le cas ? S’inscrivent-ils dans cette mouvance durable ? Inventaire.

« Nous les Belges, nous n’avons jamais été des révolutionnaires, mais plutôt des pragmatiques », reconnaît Bernard Sirot, Belge à Bordeaux et connu pour ses années d’exploitation à la tête du Château Closiot à Barsac (qui vient d’être racheté par Jean-Marie Guffens) et toujours actif comme journaliste et organisateur d’événements autour du vin. « Nous voyons la viticulture avec des yeux différents car nous sommes moins influencés par les traditions et habitudes familiales, dès alors nous avons toujours été adeptes d’une viticulture raisonnée, plus écologique.
Je ne connais aucun Belge qui désherbe au pied de ses vignes avec des produits chimiques. Le fait d’être très proche du consommateur et d’avoir envie de lui raconter toute notre histoire nous oblige à être crédible. Et le travail écologique fait partie d’une histoire crédible. »
Mais s’ils recherchent de belles propriétés qui sont des valeurs sûres offrant des saveurs authentiques, les Belges achètent aussi des domaines pour exporter une large partie de leurs vins en Belgique. Une enseigne belge de la grande distribution a même créé une collerette spéciale pour les valoriser dans ses rayons.
Qui sont donc ces Belgo-bordelais ?

Stéphane Defraine, Château de Fontenille
Stéphane Defraine, Château de Fontenille ©Château de Fontenille


Dans l’Entre-deux-mers, dans son Château de Fontenille , Stéphane Defraine est arrivé ici à vingt ans et n’en est plus reparti. Il applique les principes de la lutte raisonnée et n’utilise plus d’herbicides depuis 2005. Il s’est dès le début inscrit dans le programme SME de Bordeaux afin de décrocher le plus rapidement possible le norme ISO14001.

Viviane et André Vossen
Viviane et André Vossen ©Vossen


Chez AD Francos , au domaine de Viviane et André Vossen , « Les Pierres blanches » est une valeur sûre des vins blancs en AOP Francs Côtes de Bordeaux. Dans les caves, on y travaille surtout par gravité. Et les vins sont vinifiés par Michel Rolland.

Kris Couvent
Kris Couvent ©Kris Couvent


Kris Couvent est négociant en vins, importateur de vins et viticulteur à Bordeaux depuis une dizaine d’années. Dans la gamme du domaine « L’Esprit Couvent » figure une cuvée blanche élaborée par le chanteur de Das Pop, Bent Van Looy, qui en a aussi créé l’étiquette. Encore un succès.
Château Vilatte travaille en bio depuis aussi longtemps que nous connaissons Stefaan Massart. En 2012, tant le vin que le jus de raisin du domaine sont certifiés en agriculture biologique (AB). Il faut ici aussi évoquer la diversification naturelle, car Stefaan aime à se définir d’abord comme « paysan » et se référer à ses vaches.

Début 2017, Philippe Lambrecht a initié au Château Le Rey un partenariat avec l’oenologue Jean-Christophe Meyrou et un investisseur chinois. Ici, on travaille le plus purement possible, en lutte raisonnée, avec une cuvée sans bois et des vins qui ne sont légèrement sulfités qu’au moment de leur mise en bouteille.

Château Goubau à Castillon
Château Goubau à Castillon ©Château Goubau


Déjà propriétaire du Château Le Pin , du Vieux Château Certan et de L’If , Jacques Thienpont a tout récemment racheté le Château Goubau à Castillon et l’a rebaptisé L’Hêtre . Grâce à la vision et aux investissements des précédents propriétaires, Bea et Stephane Goubau , le domaine est certifié Ecocert depuis 2012.

Carmen Onclin
Carmen Onclin ©Onclin


Château Branas Grands Poujeaux , en Moulis-en-Médoc, Château Villemaurine (des caves magnifiques !) et le Clos Larcis au coeur du village de Saint-Emilion, appartiennent à la famille Onclin, qui a toujours eu le souci de rechercher l’harmonie entre l’homme, la nature et la vigne. Dans les chais, l’encuvage est gravitaire, avec une pression verticale.

Justin Onclin, Château Villemaurine
Justin Onclin, Château Villemaurine ©Onclin



Château Clauzet et Château de Côme sont les propriétés du Baron Maurice Velge à Saint-Estèphe, lui aussi très conscient du respect de la nature.
Le Château de Côme a obtenu en 2011 la certification bio.
Au Château Clauzet, c’est moins évident vu la dispersion des parcelles qui nécessitent des certifications séparées.

Baron Maurice Velge
Baron Maurice Velge ©chais-et-vignes.com



Lutte raisonnée également au Château La Croizille , domaine phare de la familie De Schepper, ainsi que dans les autres propriétés familiales : Tayet, Lacombe-Cadiot, Tour Baladoz… Les vins de La Croizille ne sont pas clarifiés avec du blanc d’oeuf, ni filtrés.

Très ancienne propriété de la famille de négociants belges De Coninck , le Château Martet à Sainte-Foy-Bordeaux utilise des cuves en béton restaurées pour ses vins rouges, lui permettant d’économiser de l’électricité.
Le domaine est certifié « agriculture raisonnée » depuis 2006. Et la lutte contre les champignons se fait sous le contrôle de la Chambre d’Agriculture de la Gironde.

Château Petit Bocq
Château Petit Bocq ©Château Petit Bocq


A Saint-Estèphe, le Château Petit Bocq appartient à la famille Lagneaux qui a une coccinelle pour logo et qui mène une agriculture raisonnée elle aussi. Les sols y sont systématiquement aérés pour y développer la vie. Non loin de là, le Château La Haye , qui est l’une des plus anciennes propriétés du Médoc, a été rachetée en 2012 par Chris Cardon, un grand de l’industrie pharmaceutique belge.

Chris Cardon (à gauche) et Eric Boissenot (œnologue)
Chris Cardon (à gauche) et Eric Boissenot (œnologue) ©Vino



Changement de style avec les Châteaux Malartic-Lagravière et Gazin-Rocquencourt à Pessac-Léognan de la famille Bonnie qui, depuis vingt ans, sont en lutte raisonnée, sans aucun usage d’herbicides. Autour des vignobles, des kilomètres de haies et de plates-bandes ont été développées pour assurer la biodiversité de la faune et de la flore.

Jacqueline Sioen-Zoete
Jacqueline Sioen-Zoete ©Sioen


Enfin, les Châteaux Lamarzelle et Prieuré-Lamarzelle à Saint-Emilion sont détenus par la famille Sioen et respectent les principes de l’agriculture bio depuis 2008. En 2015, la transition vers la biodynamie a été amorcée et est donc en attente de certification. Par ailleurs, les vins sont reconnus par le label Vins et Santé .

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