Pénurie de sang au nord, pas au sud

Le quotidien «De Morgen» indiquait lundi que la Croix-Rouge de Flandre est confrontée à une pénurie de sang, principalement pour les groupes sanguins A et O. Les réserves de sang de la Croix-Rouge du nord du pays ne sont assurées qu'aux deux tiers (4000 pochettes sur 6000).

J.-C.M.
Pénurie de sang au nord, pas au sud
©Thierry Rogé

Le quotidien «De Morgen» indiquait lundi que la Croix-Rouge de Flandre est confrontée à une pénurie de sang, principalement pour les groupes sanguins A et O. Les réserves de sang de la Croix-Rouge du nord du pays ne sont assurées qu'aux deux tiers (4000 pochettes sur 6000).

En novembre, la «récolte» a fait apparaître un déficit de 1600 unités par rapport à la même période de 2004, alors que les besoins n'ont pas diminué.

D'où l'appel (le deuxième cette année) lancé aux donneurs potentiels par une Croix-Rouge flamande aux abois.

Et du côté francophone? Micheline Lambermont, directrice du centre de transfusion Brabant Hainaut, se veut rassurante. «J'ignore pour quelles raisons mes collègues flamands éprouvent des difficultés à garder leurs stocks à niveau mais du côté francophone, nous ne rencontrons aucune difficulté particulière. Certes, pendant la période des fêtes de fin d'année, le nombre de donneurs diminue mais nous avons anticipé cette baisse de fréquentation de nos centres de transfusion, qui demeurent ouverts rappelons-le, en battant le rappel par lettre ou appels téléphoniques, début décembre.»

La «durée de vie» d'une pochette de sang est de 35 jours ce qui permet de constituer des réserves théoriquement suffisantes pour traverser des périodes difficiles, et ceci d'autant plus que les besoins sont également moins importants en fin d'année, en raison notamment d'une diminution du nombre d'interventions chirurgicales programmées.

«Mais on n'est jamais à l'abri d'un imprévu, d'une hausse brutale de la demande en raison de situations qui peuvent avoir de multiples aspects,», commente Mme Lambermont pour qui la mi-janvier est souvent un moment «critique». «C'est régulièrement à ce moment de l'année que l'on voit les donneurs attraper des grippes ou des refroidissements et nous faire faux bond. Il n'y a pas lieu de lancer un appel au secours aujourd'hui mais nous reviendrons peut-être vers les médias et le public dans trois semaines.»

Vingt minutes

De façon générale, le nombre de donneurs n'est pas en baisse. Le Dr

Fanny Gyselinck (de la Croix-Rouge, elle aussi) indiquait au Morgen qu'il est même en hausse modeste mais constante.

Micheline Lambermont n'infirme pas les propos de sa collègue mais insiste sur la difficulté de fidéliser la population des donneurs. «Elle a tendance à vieillir et il est plus difficile de convaincre les jeunes non pas de donner leur sang mais de revenir le faire quatre fois par an, comme cela leur est possible.»

Les besoins, eux, demeurent très grands. Transplantations, chirurgie cardiaque, blessures et opérations diverses occasionnant d'importantes pertes de sang... : les hôpitaux sont sans cesse à la recherche de plaquettes (dont la durée de vie est de 5 jours seulement) et de pochettes, surtout des groupes A et O, les plus courants. «Ce qui justifie que nous ne relâchions jamais nos efforts», conclut Mme Lambermont.

Il est vrai que consacrer vingt minutes de son temps à un don qui ne présente aucun danger et ne provoque ni douleur, ni faiblesse mais peut se révéler vital pour autrui, c'est assurément de la solidarité bien comprise.

© La Libre Belgique 2005

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