L’armée belge aura quitté l’Afghanistan "si possible" pour février 2021
Le gouvernement a validé vendredi le plan des opérations 2021 de la Défense. Le retrait demande confirmation.
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Publié le 12-12-2020 à 12h52
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Si tout se passe comme prévu, les forces belges auront quitté l’Afghanistan pour le mois de février 2021, pratiquement 19 ans jour pour jour après leur arrivée. Le plan des opérations 2021 de l’armée belge a été validé vendredi par le Conseil des ministres. Selon le communiqué de la Défense, "le déploiement belge en Afghanistan sera, si possible, progressivement supprimé conformément aux décisions au sein de l’Otan et en étroite concertation avec le pays partenaire allemand" (le contingent belge est sous commandement allemand).
L’accord bilatéral conclu en début d’année entre l’administration américaine du président Trump et les talibans a scellé le sort de l’intervention internationale en Afghanistan. Celle-ci avait été lancée en octobre 2001 par les États-Unis et rejointe par la Belgique dès mars 2002 dans le cadre d’une large coalition. Au plus fort de son engagement, la Défense belge envoyait plus de 600 hommes sur le terrain (à Kaboul, Kunduz et Kandahar). Aujourd’hui, le contingent belge pèse une septantaine de personnes, en charge de la formation militaire des forces locales, dans le Nord, à Mazar-e-Charif.
Ce qui a été planifié avec l’Allemagne, c’est un arrêt total de la contribution belge en février 2021, dans le cadre de la fin programmée de la mission Resolute Support de l’Otan. Le plan des opérations de la Défense prévoit l’envoi d’une Redeployment Task Force d’une vingtaine de militaires jusqu’au 1er mars, chargée de rapatrier le matériel.
Trois mois de rallonge, s’il le faut
Mais ce planning n’est pas encore certain. "Une décision du retrait des troupes de l’Otan se fait attendre", indiquait mercredi le colonel Frédéric Givron au moment de présenter, avec la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS), les détails du plan des opérations devant le Parlement. "La décision a été reportée au mois de février", à l’occasion d’une réunion de l’Otan.
Si le retrait devait in fine être postposé - en raison de la situation sur le terrain et/ou des impulsions de la nouvelle administration américaine du président élu Joe Biden - "nous avons prévu de prolonger la mission actuelle de trois mois", a précisé le colonel Givron. En tout état de cause, la présence belge en Afghanistan ne devrait donc pas se poursuivre au-delà de mi-2021.
Dans un autre registre, le plan des opérations prévoit un déploiement important dans les pays baltes dans le cadre de la défense collective de l’Otan, entre autres par l’envoi de 200 hommes en Lituanie au premier semestre et de quatre F-16 en Estonie de décembre 2021 à mars 2022. La mission des chasseurs belges en Irak et Syrie contre le groupe terroriste Daech, en cours depuis octobre dernier, aura préalablement pris fin en septembre.
Présence renforcée dans le Sahel
"Dans la région du Sahel, la Défense continue d’opérer avec des unités terrestres au Mali et au Niger", précise encore le communiqué de la Défense. "Un éventuel ajustement de ce déploiement en réponse aux demandes des partenaires internationaux est actuellement à l’étude par l’état-major de la Défense."
Concrètement, la France voudrait que la Belgique se joigne à l’opération Barkhane qu’elle mène contre les groupes terroristes dans le Sahel. Au Parlement, mercredi, Ludivine Dedonder avait fait savoir qu’elle avait "demandé une analyse militaire complémentaire". Il s’agirait d’une mission assez offensive. La ministre, nous dit-on, veut s’assurer que la force terrestre a la capacité d’assumer l’engagement et veut des garanties sécuritaires. Elle s’est engagée à revenir devant les députés pour présenter les détails de l’opération et espérer un large soutien parlementaire.
Il est aussi question d’une intensification de la collaboration bilatérale avec le Niger, mais cette mission de formation des forces locales ne soulève a priori pas les mêmes inquiétudes.