Venise 2015: Meessen à son tour suspendu?

Si, la semaine prochaine, le Conseil d’Etat suit cet avis (ce qu’on dit probable), cela posera un très gros problème, qui tournerait au vaudeville.

Mme Laanan avait pourtant suivi la procédure ultra-juridique sur l’octroi des marchés publics, pour ne pas risquer un nouveau recours comme celui déjà intenté, avec succès, par l’artiste carolo Charles Szymkowicz, contre le choix d’Angel Vergara à la Biennale 2011. Particulièrement teigneux, et à nouveau évincé sans surprise par le jury, le même Szymkowicz avait pourtant encore introduit un recours en suspension en extrême urgence auprès du Conseil d’Etat contre la désignation cette fois par un jury puis par la ministre, parmi 14 candidats, de Vincent Meessen.

Las, l’auditeur a repris vendredi plusieurs arguments introduits par l’avocat de Szymkowicz. D’abord, le non-respect par la ministre de critères qu’elle avait elle-même imposés aux candidats. Vincent Meessen n’aurait ainsi pas de monographie pour les sept dernières années, et n’aurait pas prouvé des "attaches" avec la Communauté française. L’auditeur conteste aussi la neutralité du jury dont trois membres sur sept auraient eu des liens particuliers avec l’artiste choisi.

Si le Conseil d’Etat devait suivre l’auditeur, la ministre, ou son successeur, n’aurait apparemment le choix qu’entre trois réponses : 1° attendre un arrêt sur le fond, mais il peut attendre de nombreux mois, trop tard pour la Biennale 2015; 2° recommencer la procédure à un certain niveau (lequel ?) en précisant ce que sont une "monographie" et des "attaches" et en désignant un nouveau jury; 3° arrêter la procédure et dire qu’elle décide seule comme elle en a le droit, mais ici, c’est trop tard, car la procédure est en cours et elle devrait justifier un tel virage au milieu du gué, quasi impossible.