Pourquoi TF1 croit encore en "Demain nous appartient"
Publié le 09-10-2017 à 09h41 - Mis à jour le 09-10-2017 à 09h44
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Le groupe transforme en feuilleton (au long cours ?) sa saga d’été.Le groupe TF1 est-il en train de réussir son pari ? Il poursuit en tout cas la diffusion du feuilleton "Demain nous appartient", satisfait des audiences trois mois à peine après son lancement. La saga d’été a été prolongée, sans rupture dans la programmation. Et TF1 a commandé à sa filiale Newen (qui produit aussi "Plus belle la vie") 130 épisodes, pour une diffusion, théoriquement, jusqu’à début janvier.
"On a pris un risque en mettant cette fiction en ‘access’, mais le public est venu immédiatement et la série réalise les meilleures performances sur le public féminin depuis trois ans. Tant que ça fonctionne, on continue", a expliqué aux "Echos" Fabrice Bailly, le directeur de la fiction à TF1. On nous assure aussi, en interne, que de nouveaux "guests" vont rejoindre le feuilleton très prochainement. Les noms seront dévoilés en milieu de semaine, les contrats étant en train d’être finalisés.
Leader sur le public féminin
Diffusé à 19 h 20, le feuilleton de TF1 atteint 17 % de part d’audience en moyenne chez les 4 ans et plus, et entre 20 % et 23 % de PDA sur le public féminin. Ce qui a permis à TF1 de redevenir leader sur ce public stratégique (contre 15 % il y a un an dans cette case, et 14 % sur les 4 ans et plus). Grâce au "replay", qui apporte 20 % d’audience additionnelle, la série touche, en audience consolidée, entre 3,1 et 3,2 millions de fans. "Un feuilleton peut connaître plusieurs diffusions et le ‘replay’ enregistre des niveaux records. Sans compter que l’on se constitue un patrimoine", plaide Fabrice Bailly. A noter d’ailleurs que le feuilleton est rediffusé chaque samedi, à 13 h 45, sur HD1 (une chaîne TNT du groupe).
Le groupe TF1 peut aussi se réjouir du fait que "Demain nous appartient" s’est installé beaucoup plus rapidement à l’antenne que "Plus belle la vie", qui avait dû être entièrement remanié après des débuts catastrophiques sur France 3 fin août 2004. Aujourd’hui, "PBLV", bien qu’en légère perte de vitesse, continue de performer, avec 18 % de PDA en moyenne, soit le double de l’audience de la chaîne. Et en Belgique, le feuilleton de France 3, diffusé vers 19 h 25 sur la Deux, rassemble trois fois plus de téléspectateurs (120 000 contre 40 000 environ) que celui de TF1, diffusé vers 18 h 20 sur la même chaîne. Soit 7,9 % de PDA en moyenne contre 4,2 %.
Investissement lourd
Le lancement d’un feuilleton quotidien est toujours un pari industriel. Sans garantie de succès, l’investissement est lourd, dans ce type de production à flux tendu. "Demain nous appartient", tourné à Sète, coûterait environ 130 000, 140 000 euros par épisode, soit plus que le coût moyen d’un jeu (entre 30 et 35 millions par an pour "PBLV"). Mais cela peut rapporter gros. Aujourd’hui, le spot juste après "Demain" chez TF1 se monnaie 34 000 euros brut contre 31 000 avant l’été. Et le groupe se dit ravi de contribuer à cette industrie qui permet de faire vivre de nouveaux auteurs, et de dynamiser toute une région, sur le plan de l’artisanat local et des professions du spectacle.