Qui est Hendrik Storme, le nouveau directeur du Singel?

Prospectif, contemporain et international, deSingel est un des phares culturels de notre pays. La musique s’y pratique au plus haut niveau, intimement associée au théâtre, à la danse et à l’architecture. Depuis près de quarante ans, les plus grands noms s’y produisent, associés à des programmes audacieux et attractifs. Pour Hendrik Storme, succéder à Jerry Aerts (qui prend sa retraite) était évidemment un défi à relever.

Musique et sciences politiques

Né en 1977 dans une famille de grande culture, Storme est tombé dans la musique quand il était petit (il est le neveu de René Jacobs) et y a consacré jusqu’ici l’essentiel de sa vie, fort d’un diplôme en sciences politiques qui élargit encore son horizon. Excellent communicateur, ancien directeur du MAFestival de Bruges, et fondateur avec son ami Thomas Bisschop du B’Rock Baroque Orchestra, il reprit en 2010 la direction du KlaraFestival, branche bruxelloise du Festival van Vlaanderen, qui se cherchait encore à l’époque. D’emblée, il mit la barre très haut et accorda une priorité absolue "à la force du répertoire, interprété selon les trois critères essentiels : l’authenticité, la qualité et l’historicité". Avec des thèmes aussi pointus que "Mahler Connection", "Utopie", ou "Erbarme dich", il parvint à conquérir un nouveau public, se révélant un intendant culturel hors norme, à l’image de celui qui avait été son directeur de thèse, Gérard Mortier.

Aujourd’hui, il se désole à l’idée de quitter ses "enfants spirituels" - B’Rock et KlaraFestival - mais est immensément fier de s’inscrire dans la lignée de Frie Leysen et de Jerry Aerts à la tête d’une des plus belles maisons de culture de Flandre et d’Europe, se fixant, parmi les défis à relever, "de se placer comme éléments charnière entre les arts et le vivre ensemble à Anvers". Martine D. Mergeay