“Une majorité d’entre nous craint désormais de tomber dans une vie indigne”

Cette peur ne touchait auparavant que certains groupes de la population, constate Cynthia Fleury. Pour poursuivre sa croissance effrénée, regrette la philosophe et psychanalyste française, la société prend malheureusement le risque de déclasser les normes sociales dans les services publics et les entreprises, elle divise à outrance les tâches et chosifie les individus. Beaucoup, dès lors, ne se sentent plus perçus ni respectés dans leur singularité.

Cette peur ne touchait auparavant que certains groupes de la population, constate Cynthia Fleury. Pour poursuivre sa croissance effrénée, regrette la philosophe et psychanalyste française, la société prend malheureusement le risque de déclasser les normes sociales dans les services publics et les entreprises, elle divise à outrance les tâches et chosifie les individus. Beaucoup, dès lors, ne se sentent plus perçus ni respectés dans leur singularité.
Cette peur ne touchait auparavant que certains groupes de la population, constate Cynthia Fleury. Pour poursuivre sa croissance effrénée, regrette la philosophe et psychanalyste française, la société prend malheureusement le risque de déclasser les normes sociales dans les services publics et les entreprises, elle divise à outrance les tâches et chosifie les individus. Beaucoup, dès lors, ne se sentent plus perçus ni respectés dans leur singularité. ©ÉdA – 301858699665 

Philosophe et psychanalyste, “sentinelle de la vie psychique et démocratique” (selon la belle formule de Philosophie magazine), Cynthia Fleury est professeure au Conservatoire des arts et métiers, et dirige la Chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Née en 1974, elle creuse depuis des années la question du soin et de la relation véritable qui permet à chaque personne de grandir dans la dignité. Cette dignité, avance-t-elle dans son dernier ouvrage, est désormais convoquée partout et tout le temps, mais elle est dans le même temps bafouée par des institutions qui, dans une logique de croissance, ne peuvent plus la respecter. Hôpitaux, maisons de repos, prisons, entreprises… malgré la bonne volonté de nombreux acteurs, les structures obligent au chiffre et à la rentabilité au point de ne plus prêter attention aux personnes. Pour dépasser cet état de fait, Cynthia Fleury remet en avant l’éthique du “care”, du soin qui permet la rencontre véritable. Ce point, insiste-t-elle, est devenu capital. Alors que des communautés s’opposent autour de conceptions antagonistes de la dignité, la prise en considération du point de vue de l’autre et l’attention conjointe permettent de “voir en commun” puis de “voir du commun”. Tel est l’unique chemin pour déjouer les logiques communautaristes. Cela ressemble à une évidence, mais Cynthia Fleury en décrit très précisément et très concrètement les contours dans son dernier essai.

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