Les acteurs de l'immobilier commercial se lancent aussi dans la diversification : "On est dans une période encore un peu expérimentale"
Les acteurs du retail envisagent aussi un avenir dans le logement, les bureaux, la logistique.
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- Publié le 08-12-2022 à 16h53
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Libre Immo | Le dossier
"Le Mapic pourrait s'avérer désuet à terme car, hormis les promoteurs de l'offre loisirs, tous les acteurs du retail - investisseurs, développeurs, consultants, architectes… - font du mixte. C'est une tendance lourde. Le retail reste important, mais n'est plus leur unique centre d'intérêt."
Dans la bouche de Gilles Bourgoignie, Head of Development chez Redevco Retail Belgium, cette petite phrase est surprenante. Redevco, dont la famille Brenninkmeijer est propriétaire, est en effet une foncière, parmi les plus grandes d'Europe et de Belgique, historiquement concentrée sur les murs de commerces. Ceux de l'enseigne C&A, dont elle est détentrice, mais de tant d'autres. En Belgique très certainement où, en 2001, elle a repris le portefeuille de Gib Immo avec les Carrefour, Inno, Brico, Ikea et autres Zara ou H&M qu'il comportait.
En périphérie et en décentralisé principalement
Ce commentaire de Gilles Bourgoignie ne surprend toutefois plus grand monde dans le secteur. Comme d'autres, Redevco se diversifie. Il est toujours gestionnaire d'immeubles essentiellement commerciaux. Mais il est aussi développeur et redéveloppeur. Un métier qui prend de l'ampleur et qui l'emmène vers d'autres cieux : logements, bureaux, logistique. "On a déjà redéveloppé 600 000 m² ces 10 dernières années, car l'ensemble du portefeuille Gib Immo datant des années 1960 et 1970 était dépassé d'un point de vue architectural et énergétique, dit-il. Mais sa programmation retail n'est plus non plus toujours optimale. Pour les faire vivre, il faut aussi repositionner ces sites dans leur tissu." Dans les centres-villes, c'était d'ailleurs son leitmotiv il y a une quinzaine d'années, mais en périphérie aussi. Et plus que jamais depuis la double crise, sanitaire et énergétique. "Non pas en créant des boîtes à chaussures mais en reconcentrant les commerces dans un seul hub pour une meilleure gestion commune de l'accessibilité, du parking, des énergies, de l'eau…"
Et ici comme là, c’est désormais la diversification qui est de mise.
À Waterloo, le projet commercial Rich'L doit encore accueillir un immeuble d'une vingtaine de logements. "Et l'idée est d'en garder certains en portefeuille", insiste Gilles Bourgoignie.
Dans l’ancien Brico de Schaerbeek chaussée de Haecht c’est aussi un projet mixte qui est lancé, comptant un Lidl et une cinquantaine de logements (le permis a été délivré, le chantier devrait démarrer l’an prochain). À Auderghem, sur le site de l’hypermarché Carrefour - même s’il est bien trop tôt pour en parler -, on parle aussi de mixité avec des commerces (30 000 m² comme actuellement) et des logements, et pourquoi pas un hôtel, des bureaux, des activités de loisir… À Ternat, près du retail park The Leaf (ex-Ikea), Redevco prévoit un projet logistique. À Liège, à Gand et à Anvers des projets mixtes sont aussi envisagés.
Mais bientôt aussi en centre-ville
"On est dans une période encore un peu expérimentale de diversification", ose Gilles Bourgoignie. Mais Redevco va s'y affirmer. Très certainement en périphérie ou en décentralisé, même s'il sait qu'il va être amené un jour à devoir revoir aussi certains de ses sites de centre-ville. Notamment celui de l'Inno à la Bascule (Uccle). "Jusqu'à preuve du contraire, nos locataires ont des baux et pas question de les déloger", insiste-t-il. "Mais oui, reconnaît-il néanmoins, on y pense. Mon rôle est aussi d'avoir toujours des plans B en poche."