Un succès des populistes aux européennes pourrait mener "à la guerre"
Un succès des populistes et autres eurosceptiques aux élections européennes de mai menacerait la prospérité de l'Union et pourrait même la mener vers le "chaos et la guerre", ont mis en garde mercredi les leaders des principaux groupes politiques du Parlement européen.
Publié le 16-04-2014 à 12h10 - Mis à jour le 16-04-2014 à 12h11
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Un succès des populistes et autres eurosceptiques aux élections européennes de mai menacerait la prospérité de l'Union et pourrait même la mener vers le "chaos et la guerre", ont mis en garde mercredi les leaders des principaux groupes politiques du Parlement européen.
"Je suis convaincu que si l'Europe succombe aux sirènes populistes et eurosceptiques, ce serait un retour vers le chaos et la guerre", a martelé le Français Joseph Daul, chef de file des élus conservateurs, à l'occasion d'un débat consacré aux leçons à tirer de la Première guerre mondiale, cent ans après son déclenchement.
"Si cela devait se produire, notre responsabilité serait engagée", a plaidé M. Daul, qui n'est pas candidat à sa réélection et prononçait là son dernier discours dans l'hémicycle, après 15 ans de mandat.
"Beaucoup disent qu'il faut arrêter l'intégration européenne, (mais) c'est reculer. Une Europe à plusieurs vitesses, c'est reculer également. En 1914, cette même approche des grandes puissances nous a conduits à la catastrophe", a encore affirmé l'élu alsacien, soulignant que "l'Europe est plus qu'une simple addition d'Etats".
"L'Europe est vulnérable aux attaques des nationalistes si elle s'en tient à une coopération entre Etats", a renchéri le chef de file des socialistes, l'Autrichien Hannes Swoboda, qui lui aussi s'apprête à quitter le Parlement. "Le nationalisme nous coûtera la paix sociale, la prospérité et la confiance internationale", a-t-il ajouté.
"Nous voulons laisser derrière nous le populisme et le nationalisme", a dit le président des élus libéraux, le Belge Guy Verhofstadt. "C'est pour cela que les prochaines échéances seront importantes", selon lui.
Pour l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, également sur le départ après 20 ans de mandat, "le nationalisme, c'est l'égoïsme". "Si nous avons une crise politique aujourd'hui en Europe, c'est peut-être parce qu'il y a des tendances hégémoniques", qui consistent à penser que "la vérité se trouve dans un seul pays", a dit l'élu Vert, plaidant pour des "Etats-Unis d'Europe".
"Ce qui me dérange, c'est que les Européens aient peur de se battre, qu'ils se sentent désarmés face aux idéologies des eurosceptiques de droite comme de gauche", a déploré l'élu Vert.
"Ayez plus le sens de l'intérêt commun européen, ne vous battez pas pour défendre des intérêts nationaux!", a dit M. Cohn-Bendit à l'intention des députés de la prochaine mandature.