Nuisance des avions à Bruxelles: le Médiateur de l'aéroport avance 30 propositions pour sortir le dossier de l'ornière
Le Médiateur a sorti toutes une série de mesures afin d'essayer de contenter la population et l'aéroport.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/41739f06-83d8-421e-8979-d3b8ca33b97d.png)
Publié le 15-03-2022 à 12h07 - Mis à jour le 15-03-2022 à 13h02
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/NIGMKLPSLJCJ5MOB4AUWW3GCHQ.jpg)
Respect de toutes les lois et réglementations en vigueur; fin des vols de nuit; limitation des vols de jour et des niveaux de bruit des avions; contrôle strict par une autorité indépendante de tous les processus; réalisation d'un cadastre de bruit: telles sont quelques-unes des trente propositions mises sur la table mardi par le Service de médiation fédéral de l'aéroport national de Zaventem pour concilier les défis de celui-ci en matière de santé, d'environnement et d'économie. Ce Service propose à court terme une révision des règles en vigueur pour écarter les avions les plus bruyants et les plus lourds. Celles-ci n'ont plus été revisitées depuis 2010 alors que de nombreux avions moins bruyants ont depuis lors fait leur apparition sur le marché. Le directeur du Service de Médiation fédéral, Philippe Touwaide, propose d'instaurer une règle de 3-6-9-12 pour les Quota Counts de bruit des avions: maximum 3.0 de nuit sur la route du canal; 6.0 de nuit ailleurs; 9.0 pour les vols du matin entre 7h00 et 9h00 et du soir entre 20h00 et 22h00; et 12 pour les vols de jour entre 9h00 et 20h00.
"Alors que la circulation d'automobiles anciennes et à carburant diesel est fortement limitée à Bruxelles pour des raisons de pollution, avec un dispositif de zone de basse émission (LEZ), il est inconcevable qu'un dispositif similaire ne soit pas mis en place à Bruxelles-National pour tous les survols ; il convient donc d'éliminer définitivement tous les vieux avions, bruyants, polluants et gros porteurs anciens", a estimé Philippe Touwaide, au cours d'une conférence de presse.
Globalement, l'objectif de la démarche du Service de médiation est de mettre définitivement un terme à la question des nuisances autour de l'Aéroport de Bruxelles-National.
D'après le Médiateur fédéral, la demande de la fin des vols de nuit fait consensus au sein des 16 associations actives dans le dossier. "Si on pouvait offrir à chaque riverain 9 heures de tranquillité, les problèmes de jour seraient également aisément résolus. Aucune loi économique n'impose des vols de nuit", a-t-il justifié.
Selon M. Touwaide, Bruxelles pourrait devenir à terme un aéroport urbain de jour, exploité uniquement entre 7h00 et 22h00 avec un plafond de vols à déterminer par les autorités, 14 associations ont signé une déclaration commune demandant une limitation à 220.000 mouvements par an .
On relèvera encore que plusieurs propositions portent sur des aménagements à réaliser à l'aéroport pour limiter la pollution sonore et de l'air: construction d'un mur anti-bruit sur tout le périmètre de l'aéroport; d'un hall d'essai pour les réacteurs qui absorbe leur bruit et traite des émissions de particules imbrûlées et de gaz toxiques; d'équipements de sécurité au bout de la courte piste de décollage 19; d'une quatrième piste 25 centrale éloignée du domaine de l'aéroport en zone dite non constructible; et d'une extension de la piste 25 gauche vers l'est; ...
D'autres propositions touchent aux procédures de décollage et d'atterrissage en vue d'obtenir une répartition plus équitable du survol.
Philippe Touwaide a présenté ces propositions à l'occasion des 20 ans d'existence de la création du Service de médiation dont il a la charge. Celles-ci résultent de l'analyse du contenu des plaintes - plus de 14 millions en vingt ans -; des conférences organisées par les communes depuis 2018 et des videoconférences organisées durant la pandémie.
Selon lui, la situation n'a guère évolué dans ce dossier, au niveau politique depuis l'avènement des nouvelles majorités au Fédéral et en Région bruxelloise.