Les agriculteurs flamands réclament un cadre définitif sur l’azote. Et vite !
Un millier de tracteurs ont bloqué cinq villes de Flandre lors d’une manifestation organisée par le Boerenbond.
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Publié le 01-12-2021 à 21h46
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Les agriculteurs flamands en ont marre. Ils l’ont fait savoir mercredi en sortant leurs tracteurs, bloquant de grands axes routiers autour de Roulers, Gand, Tirlemont, Geel et Hasselt. Un millier de tracteurs et 3 000 protestataires étaient présents, selon la porte-parole de l’organisation des agriculteurs Boerenbond, qui organisait cette manifestation avec les associations Ferm et De Groene Kring.
Les agriculteurs exigent du gouvernement flamand la fixation d’un cadre pour les émissions d’azote dans les fermes. Depuis une décision judiciaire du 25 février - un tribunal a annulé le permis d’un poulailler dans le Limbourg produisant trop d’azote -, le gouvernement flamand doit élaborer un nouveau cadre légal, ce qui place les agriculteurs flamands dans l’incertitude. Selon le Boerenbond, qui défend les intérêts du secteur agricole au nord du pays, l’avenir de milliers d’entreprises est en jeu car l’absence de cadre met en péril l’octroi de licences.
Dans le secteur agricole, l’ammoniac, un produit dérivé de l’azote, pollue l’environnement puisqu’il empêche les plantes de verdir. Cela perturbe l’écosystème et menace la biodiversité. La Flandre est l’une des plus mauvaises élèves d’Europe en matière de gestion de l’azote. Pas moins de 80 % des zones agricoles affichent un taux d’azote trop élevé. La directive européenne de conservation des habitats naturels n’est donc pas respectée. Ce qui met en jeu l’activité des agriculteurs flamands…
Demir marche sur des œufs
Le gouvernement flamand a promis qu'un cadre définitif sur l'azote sera présenté d'ici la fin de l'année. La ministre flamande Zuhal Demir (N-VA) déclarait déjà début mars que "les émissions d'azote constituent le plus grand défi auquel la Flandre doit faire face après le Covid". Pour la ministre Demir, il s'agit d'un exercice d'équilibre subtil, mais elle a assuré que le cadre définitif serait scientifiquement et juridiquement bétonné.
Les fédérations sectorielles de l’industrie laitière (BCZ), de l’alimentation animale (BFA) et des abattoirs, ateliers de découpe et grossistes (Febev) ont apporté leur soutien aux actions des agriculteurs flamands. Les trois organisations sectorielles, qui représentent ensemble un chiffre d’affaires annuel de 12,7 milliards d’euros et 15 000 travailleurs et travailleuses, plaident pour l’élaboration d’un "plan azote concret et réaliste".