Les incertitudes sur l'accord de la mer Noire font remonter les prix des céréales

L'ONU aimerait renouveler l'Initiative de la mer Noire en faveur des céréales pour un an.

Transport maritime de céréales (port d'Odessa, en Ukraine).
Transport maritime de céréales ©Copyright (c) 2021 Elena Larina/Shutterstock. No use without permission.

Les incertitudes qui entourent l'accord d'exportation de céréales ukrainiennes a déjà fait remonter le prix de certains produits, a mis en garde l'ONU jeudi, appelant à sa prolongation pour en préserver les effets bénéfiques.

"Dans un contexte où l'incertitude règne sur le commerce, les signaux comptent pour beaucoup", a déclaré Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).

"Lorsqu'il n'y a pas de clarté, personne ne sait ce qui va se passer, et la spéculation et l'accumulation prennent le dessus", a-t-elle insisté, dans un communiqué accompagnant un rapport de ses services faisant le point sur l'Initiative de la mer Noire en faveur des céréales (BSGI)

Assurer la sécurité alimentaire

En peu de temps, la BSGI "a pris de l'ampleur. L'activité portuaire ukrainienne augmente et d'importantes cargaisons de céréales ont pu atteindre les marchés mondiaux", rappelle la CNUCED dans un rapport dressant un premier bilan de cette initiative, qui a stabilisé puis fait baisser les prix.

"Toutefois, la BSGI prenant fin dans un mois et au regard de l'incertitude planant sur sa reconduction, les prix de certaines matières premières comme le blé et le maïs augmentent à nouveau", note la CNUCED, d'autant que sans cette initiative, "il y a peu d'espoir d'assurer la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays en développement et les pays les moins développés".

Des tractations sont en cours avec la Russie, qui se plaint de ne pas retrouver son compte dans les accords signés par Moscou et Kiev le 22 juillet sous l'égide de l'ONU et de la Turquie.

Le premier accord - la BSGI - permet pour 120 jours les exportations de céréales ukrainiennes bloquées depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février. Le deuxième texte vise à faciliter les exportations de nourriture et d'engrais russes, malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux à la Russie.

Dans les discussions avec l'ONU, "nous avons souligné nos inquiétudes quant à la mise en oeuvre de la partie russe de l'accord, car nous rencontrons toujours des problèmes avec la logistique essentielle (...) Nos navires ne sont pas reçus dans les ports européens à cause des sanctions", a regretté jeudi Guennadi Gatilov, ambassadeur de Russie auprès de l'ONU à Genève, lors d'un point de presse. "Je ne dirais pas qu'on ait beaucoup avancé lors de ces dernières consultations", a-t-il ajouté.

L'ONU aimerait renouveler l'accord pour un an.

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