Une escapade à Maaseik, entre nature et culture: dépaysement assuré
Dépaysement assuré dans la cité mosane qui a vu naître les frères van Eyck et où l’on peut visiter la plus ancienne pharmacie du pays.
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Publié le 02-04-2023 à 12h03
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Embarquement Maaseik, dépaysement assuré ! Bordée par la Meuse, Maaseik se trouve à quelques encablures de l’Allemagne. Le village néerlandais d’Echt-Susteren est encore plus proche. La ville, et ses hameaux Opoeteren et Neeroeteren, compte un peu plus de 25 300 âmes. Ne l’oublions pas, les origines de la ville flamande de Maaseik sont… liégeoises. La cité obtient le titre de ville du comté de Looz en 1244 et devient une des 23 villes de la principauté de Liège.
S’il est vrai que l’on ne découvre bien une ville que par les pieds, il faut donc battre le pavé des rues de Maaseik. Surtout le mercredi matin, jour de marché, il fait bon y flâner pour y explorer son âme. L’endroit le plus propice est la Grand-Place ombragée de tilleuls et entourée de maisons classées. Au milieu de la place, on aperçoit la statue des peintres Hubert et Jan Van Eyck, probablement nés (vers 1390) dans la cité. Sur la même Grand-Place, le Museactron est un lieu très intéressant qui regroupe trois musées. Le Musée archéologique régional possède une importante collection des périodes préhistorique, romaine, médiévale et moderne, et le musée de la Boulangerie.

Pilules, onguents et potions
C’est à Maaseik que se trouve la plus ancienne pharmacie du royaume. Il faut pousser la porte de l’officine de Thomas Botti qui respire une atmosphère particulière très XVIIIe siècle. On y apprend que Botti fut le premier pharmacien à conserver des poisons dans une armoire fermée à clé. De 1704 à 1959, six générations d’apothicaires y ont vendu des pilules, des onguents et des potions. Dans la boutique, les nombreuses herbes dégagent une odeur agréable. Le visiteur y découvrira une extraordinaire collection de pots et de récipients. Les exemplaires en bois, contenant de la noix de muscade et des mangues, remontent à 1550, avant même que le premier apothicaire, Englebert Lanckbein, originaire d’Aix-La-Chapelle, ne fasse ses débuts à Maaseik en 1704. Les apothicaires de Maaseik étaient des maîtres herboristes. Le jardin que l’on aperçoit derrière l’officine vaut une petite visite. Des fouilles archéologiques, entreprises en 1985 dans l’ancienne fosse d’aisances, ont mis au jour de grandes quantités de pollens provenant des plantes de l’ancien jardin potager des lieux.
Après la culture, la nature… On va s’aventurer hors les murs et pousser une pointe jusqu’à la campagne alentour. Il y a de très belles balades à faire à pied et à vélo. Le départ se fait le plus souvent sur la Grand-Place. Quelques coups de pédale et l’on est au cœur de la vallée de la Meuse. Nous voilà au cœur du Limbourg et ses espaces infinis où tout n’est que calme, luxe et volupté… Véritable perle, le petit bourg d’Heppeneert et ses rives fleuries comblent le cycliste ravi. Cette boucle à vélo lui fera découvrir des visages pittoresques et de splendides pans de nature en réserve sur les deux rives la Meuse. On est séduit par les vues imprenables sur la campagne alentour et ses beaux panoramas dégagés. Le temps de découvrir les oiseaux aquatiques et les grands brodeurs que sont les chevaux Konik et les bœufs de Galloway. Pour passer sur l’autre rive, la traversée du fleuve se fait en bac. Mieux vaut vérifier avant la promenade s’ils sont en service.
Knapkoek
On ne quitte pas Maaseik sans avoir goûté à la bière van Eyck baptisée Eyckedröpke ou un vin du domaine vinicole Aldeneyck. Mais surtout, il faut déguster une Knapkoek, cette biscotte nourrissante des marins du port, spécialité de la ville depuis 1648. À la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, Maaseik fut une ville portuaire prospère. La Knapkoek devint même l’emblème culinaire de la cité limbourgeoise. À travers les siècles, la recette a été améliorée et le biscuit marin d’autrefois est devenu une galette sucrée et croquante. Délicieuse et croquante, la Knapkoek fait “crac” quand on prend un morceau pour la manger. Ce qui se traduit par “knap” en néerlandais, d’où provient son nom.