Voici le calendrier de la fin des voitures roulant au diesel et à l’essence à Bruxelles
Les deux-roues roulant à l’essence et au diesel seront aussi progressivement interdits dans la capitale.
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Publié le 25-06-2021 à 18h46 - Mis à jour le 25-06-2021 à 20h12
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Bruxelles va bannir les véhicules à moteur diesel d’ici 2030, et ceux à roulant à l’essence d’ici 2035. La décision n’est pas nouvelle puisqu’elle figurait dans l’accord de gouvernement conclu par la majorité en 2019, mais elle a reçu officiellement le feu vert de l’exécutif ce jeudi. Face aux nombreuses questions que la zone basses émissions soulève, le gouvernement régional réunissait quatre de ses ministres pour présenter le calendrier à l’horizon 2035. Ambition affichée : améliorer drastiquement la qualité de l’air dans la capitale, qui figure parmi les plus polluées d’Europe.
Quels véhicules sont concernés ?
À l’horizon 2035, la restriction d’accès au territoire de la capitale concernera l’ensemble les véhicules motorisés, mais avec un calendrier différent selon le type de véhicule. Ainsi, les voitures roulant au diesel seront progressivement interdites d’ici 2030. À partir de cette date, seules les voitures à essence immatriculées après le 1er janvier 2021 (norme Euro 6D) seront autorisées dans la zone basses émissions (qui se calque sur le territoire de la Région Bruxelles-Capitale). À partir de 2035, les voitures à essence, au LPG et au CNG seront interdites. Cela concerne aussi les hybrides. Seules les voitures totalement électriques pourront alors circuler.
Précision révélée ce vendredi : la restriction progressive concernera aussi les deux-roues. À partir de 2025, les motos et les scooters roulant au diesel ne pourront plus rouler à Bruxelles. Les scooters à essence immatriculés après le 1er janvier 2011 (Euro 5, la dernière catégorie autorisée à ce moment-là) ne pourront plus circuler dès 2028. Pour les motos et les quads à essence, l’interdiction totale entre en vigueur en 2035. À noter que les restrictions d’accès touchent aussi les poids lourds.

Quelles mesures d’accompagnement ?
C’est évidemment la grande question : comment se passera la transition d’ici quinze ans ? Le gouvernement s’est voulu rassurant en précisant que le calendrier serait jalonné de mesures destinées à n’oublier personne. La prime Bruxell’Air (octroyée aux Bruxellois qui renoncent à la voiture) destinée au particulier avait déjà vu sa dotation multipliée par quatre. La prime LEZ destinée aux PME bruxelloises sera également revue à la hausse avec un objectif affiché : rendre le prix d’achat d’un utilitaire électrique équivalent à celui d’un véhicule thermique. D’autres mesures de soutien sont également prévues en concertation avec les acteurs. Elles devront être définies dans les années à venir. Des investissements sont prévus pour augmenter l’offre de transport public et de mobilité douce.
Bruxellois, Wallons, Flamands, étrangers : tous logés à la même enseigne ?
Les restrictions de circulation s’appliquent à tous les véhicules entrant sur le territoire de la Région Bruxelles-Capitale, peu importe l’endroit où ils sont immatriculés. Comme c’est le cas depuis 2018, les habitants de Flandre et de Wallonie doivent respecter le calendrier en vigueur. Il existe toutefois certaines dérogations pour ceux qui ne se rendent que quelques jours par an dans la capitale. Jusqu’à présent, les véhicules immatriculés à l’étranger pouvaient parfois passer entre les mailles du filet. Ce ne sera plus le cas à partir de 2022, date à laquelle le gouvernement bruxellois entend mettre sur pied des équipes de contrôles mobiles.
Quel impact cela aura sur la qualité de l’air ?
Mise en place en 2018, la zone basses émissions bruxelloise aurait permis de réduire de 11 % les émissions de dioxyde d’azote liées au transport, et de 11,5 % le taux de particules fines. D’ici 2030, la zone basses émissions devrait contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre provoquées par la circulation de près de 75 %. Selon Brussel Environnement, l’agence bruxelloise chargée de l’environnement et de l’énergie, cette mise au ban des véhicules thermiques et la réduction attendue du trafic (l’exécutif bruxellois entend diminuer de 25 % l’usage de la voiture d’ici quinze ans) éviteraient une centaine de décès par an. Rappelons qu’à Bruxelles le trafic routier est responsable d’un quart des émissions de CO2. Ces conséquences positives sur la santé devraient d’ailleurs se répercuter sur les finances publiques, avec une économie estimée à entre 100 et 350 millions d’euros par an dans les soins de santé.
Y aura-t-il suffisamment de bornes de recharge électriques ?
Exit les voitures thermiques, place à l’électrique. Mais cela demande des infrastructures, qui, pour le moment, se font toujours attendre. Bruxelles compte un peu plus de trois cents bornes électriques de recharge. Le calendrier présenté par les autorités entend faire grimper d’ici 2035 ce chiffre à 11 000 bornes, pour un total de 22 000 points de recharge répartis sur le territoire de la Région.