Avec "Out Stealing Horses", Hans Petter Moland et son fidèle Stella Skarsgård changent de registre
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- Publié le 18-12-2019 à 10h37
- Mis à jour le 18-12-2019 à 10h40
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Hans Petter Moland surprend avec Out Stealing Horses. Il y a cinq ans, il faisait dans le polar parodique avec In Order of Disappearance ( Refroidis ), dont il signait également, en février dernier, le décevant remake américain Cold Pursuit (Sang froid). S’il retrouve pour la cinquième fois son acteur fétiche, le Suédois Stellan Skarsgård, le cinéaste norvégien change en effet ici complètement de registre. Bye bye le second degré, l’ironie et l’humour à froid. Avec cette adaptation de Pas facile de voler des chevaux (le roman le plus connu du Norvégien Per Petterson, paru en 2003 et traduit en français en 2006), Moland s’offre un film beaucoup plus classique, auscultant un secret de famille.
Au cœur de la nature norvégienne
À quelques semaines du nouveau millénaire, Trond Sander (Stellan Skarsgård) emménage dans une petite maison isolée de la campagne norvégienne, non loin de la frontière suédoise. S’il est venu s’installer ici, trois ans après la mort de sa femme dans un accident de voiture, c’est pour retrouver le goût de son adolescence, le parfum de cet inoubliable été 1948, qu’il a passé seul dans une cabane avec son père (Tobias Santelmann). À se promener dans la nature, à couper du bois, à voler des chevaux avec son copain Jon et à fantasmer sur la mère de ce dernier (Danica Curcic)… Autant de souvenirs qui lui reviennent comme un boomerang quand le veuf de 67 ans fait la connaissance de son voisin Lars (Bjørn Floberg) qui, lui aussi, vit seul dans ce coin reculé et enneigé…
Construit sur une succession de longs flash-backs faisant le lien entre 1999 et 1948, Out Stealing Horses prend le temps (deux heures), au rythme de ces interminables journées d’été en forêt, de révéler ce lourd secret de famille qui a marqué à jamais la vie de Trond Sander. Plutôt posée et classique, la mise en scène d’Hans Petter Moland se met par moments, de façon fulgurante, au diapason de la nature sauvage norvégienne. En écho aux sentiments violents qui secouent son héros de 15 ans (Jon Ranes), découvrant la beauté mais aussi la brutalité de la vie.
Avec un grand sens du récit et de la narration (malgré quelques longueurs), le cinéaste livre un film profondément humain, qui résonne en chacun de nous tant les thèmes qu’il charrie sont universels… Construite sur une double relation au père (celle de jeune Trond à son père mais aussi de lui, âgé, à sa fille), Out Stealing Horses interroge ce lien si particulier qui nous unit à nos parents. Un lien qui semble indestructible et qui, pourtant, peut souvent se révéler fragile si l’on oublie de l’entretenir…
Out Stealing Horses Drame familial De Hans Petter Moland Scénario Hans Petter Moland (d’après le roman Pas facile de voler des chevaux de Per Petterson) Photographie Rasmus Videbæk Musique Kaspar Kaae Avec Stellan Skarsgård, Tobias Santelmann, Danica Curcic, Pål Sverre Hagen… Durée 2h02
