"Les conclusions finales de notre enquête sectorielle confirment les craintes" : l’Internet des Objets dans le viseur de l'Europe
L’Internet des Objets s’est invité à la table de la Commission européenne qui s’intéresse à ce secteur.
Publié le 29-01-2022 à 17h07 - Mis à jour le 29-01-2022 à 18h49
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La Commission européenne a publié ce 20 janvier les conclusions de son enquête sectorielle en matière de concurrence sur l'Internet des Objets (IoT) pour les consommateurs, lancée le 16 juillet 2020 dans le cadre de la stratégie numérique de la Commission. Le rapport final et le document de travail des services de la Commission qui l'accompagne recensent plusieurs problèmes de concurrence potentiels sur les marchés en forte croissance des produits et des services liés à l'IoT dans l'Union européenne.
Au cours de l’enquête, la Commission a recueilli des informations auprès de plus de 200 entreprises de différentes tailles opérant sur les marchés des produits et des services de l’IoT pour les consommateurs et basées en Europe, en Asie et aux États-Unis. Ces entreprises ont en outre communiqué plus de 1 000 accords à la Commission. La Commission a également reçu 26 contributions de parties prenantes lors de la consultation publique sur le rapport préliminaire.
Des barrières importantes à l'entrée à la concurrence
Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence, s'est exprimée en ces termes : "Le secteur de l'Internet des Objets pour les consommateurs s'installe de plus en plus dans notre vie quotidienne. Les conclusions finales de notre enquête sectorielle confirment les craintes recensées dans le rapport préliminaire. Ce marché est caractérisé par des barrières élevées à l'entrée, un nombre réduit d'acteurs verticalement intégrés et des préoccupations quant à l'accès aux données, à l'interopérabilité ou aux pratiques d'exclusivité."
La plupart des parties prenantes participant à l’enquête indiquent en effet qu’un des principaux obstacles à l’entrée ou à l’expansion dans le secteur est le coût des investissements technologiques, particulièrement élevé sur le marché des assistants vocaux. La situation concurrentielle constitue un autre obstacle important à l’entrée sur le marché, un grand nombre de parties prenantes ayant fait état de difficultés à concurrencer les entreprises intégrées verticalement qui ont construit leurs propres écosystèmes au sein et au-delà du secteur de l’IoT pour les consommateurs (en l’occurrence Google, Amazon ou Apple).
Dès lors que ces acteurs fournissent les systèmes d’exploitation des dispositifs intelligents et mobiles les plus courants ainsi que les principaux assistants vocaux, ils déterminent les processus d’intégration des dispositifs et services intelligents dans un système de l’IoT pour les consommateurs. Il existe en effet une tendance à une plus grande disponibilité des assistants vocaux en tant qu’interfaces utilisateur permettant d’interagir avec d’autres dispositifs intelligents et d’autres services de l’IoT.
Les conclusions de cette enquête sectorielle alimenteront le débat législatif en cours sur la proposition de la Commission concernant la législation sur les marchés numériques.