Stocklear: "La crise a eu un double effet d'aubaine"
Stocklear est une scale-up B2B dédiée au déstockage. L'entreprise compte déjà 250 transactions, avec 79 marques dont Colruyt, et est actif dans 15 pays différents.
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Publié le 08-06-2020 à 16h12 - Mis à jour le 16-06-2020 à 11h39
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Stocklear est une scale-up B2B dédiée au déstockage. L'entreprise compte déjà 250 transactions, avec 79 marques dont Colruyt, et est actif dans 15 pays différents.
Pour le Tournaisien Simon Vancoppenolle, les affaires tournent bien même pendant la crise sanitaire du coronavirus. Il faut dire que ce jeune trentenaire a eu le nez fin avec sa scale-up dédiée aux invendus et à la seconde vie. "Un enjeu capital, tant d’un point de vue sociétal qu’économique", affirme-t-il.
L'entreprise est basée à Roubaix, dans l’écosystème Euratechnologies. Un avantage non négligeable puisqu'en France, une loi interdit la destruction des invendus non-alimentaires pour les industriels. Ceux-ci seront donc obligés de les réemployer ou de les recycler dès 2023. Stocklear se présente donc comme l'alternative idéale à la surproduction.
L'objectif est simple : digitaliser les transactions relatives aux invendus, à la fois pour les vendeurs (retailers et marques), et pour les acheteurs (des spécialistes du discount). "Il peut s'agir de produits qui n'ont pas trouvé preneur en magasin mais aussi des articles retournés par les clients", explique le jeune entrepreneur. Grâce à sa plateforme, Stocklear aide donc les entreprises à vendre leurs invendus de manière efficace. "La technologie que nous avons développé permet aux retailers de créer des lots et de vendre soit directement depuis leur magasin, soit depuis plusieurs magasins, soit depuis un entrepôt central", poursuit Simon Vancoppenolle. "Le mode de transaction utilisé est l'enchère."
"Notre volonté est de continuer à prendre des parts de marché"
Après une première expérience dans le secteur avec la création d'Homméos, un site d'invendus de marques de prêt-à-porter, le fondateur de Stocklear décide de se lancer un nouveau défi. "Je me suis rendu compte que le marché du déstockage n'était pas du tout digitalisé dans la transaction." En Europe, il est même seul sur le marché, "pour le moment en tout cas", sourit-il. Il pivote donc dans le B2B et réinvente son activité fin 2018.
La crise devient donc un moment opportun, "là où les retailers non-alimentaires ont dû faire faire face à une double problématique, de sourcing et de sortie", déclare le fondateur de Stocklear.
Un problème de "sourcing" tout d'abord car les vendeurs ne pouvaient plus se fournir en Chine et ont donc dû diversifier leurs sources d’approvisionnement. Une crise de la demande ensuite, compte tenu de la fermeture des points de vente. "Ils se sont retrouvés avec des stock astronomiques impossible à écouler." De plus, cette crise sanitaire a démontré la nécessité de développer la digitalisation. "On peut dire que cette crise a eu un double effet d'aubaine pour nous", affirme Simon Vancoppenolle.
Force est de constater que le marché est porteur, en plus d'être dans le top 6 des 100 startups où investir de Challenges "et toujours en lice pour être la numéro 1", la scale-up est sur le point de clôturer une levée de fonds. "On a eu la chance de commencer les négociations avant la crise", concède le Tournaisien qui ne communique pas le montant pour le moment mais souligne que "les investisseurs sont très intéressés."
Les marques avec lesquelles Stocklear travaille sont européennes mais la scale-up échange avec des clients dans 15 pays à travers le monde, dont Colruyt en Belgique. "Dans les prochains mois, on compte prospecter davantage en Belgique", poursuit le jeune CEO. "Même si 2020 va être une année particulière, notre volonté est de continuer à prendre des parts de marché."
L'ambition est de devenir la référence pour les retailers et marques quant à la digitalisation de la revente des invendus et retours clients en France et en Belgique, "pour devenir à plus long terme le leader européen et incontesté de la seconde vie", conclut le fondateur.