Echec des négociations chez Delhaize : "La direction ressasse toujours le même disque rayé"

Le troisième conseil d’entreprise de ce mardi matin s’est soldé par un échec. La direction demande la nomination d'un médiateur social.

Belga
La Libre Eco

Delhaize demande la nomination d'un médiateur social, annonce la chaîne de supermarchés dans un communiqué de presse ce mardi. "Delhaize veut ainsi souligner, encore une fois, sa volonté d'investir dans le dialogue social et continuera à le faire", ajoute la chaîne. La direction dit espérer obtenir un "signal équivalent" de la part des syndicats et leur demande de rendre tous les supermarchés à nouveau accessibles aux clients.

"Si la présence d'un médiateur permet d'avoir un vrai dialogue avec la direction, tant mieux", estime Myriam Djegham de la CNE. "De notre côté, la porte est ouverte. Le soucis jusqu'ici est le fait que la direction campe sur ses positions et ressasse toujours le même disque rayé. Elle n'arrête pas de répéter que les travailleurs n'ont pas à s'inquiéter, ce qui est complètement faux."

Au-delà de cette annonce, le troisième conseil d'entreprise depuis que l'enseigne a annoncé son intention de confier la gestion de ses 128 magasins à sa propre direction n'a rien donné ce mardi. Vers 11h30, les syndicats sont sortis à Zellik (Asse) après deux heures de réunion. "Sans surprise, la direction ne bouge pas d'un iota. On est face à un géant de la distribution qui a clairement un intérêt économique pour dégager plus de profits. La lutte sera longue", souffle Myriam Djegham.

"Des questions ont été posées et des réponses ont été données. Mais à la question fondamentale de savoir s'il y a une marge de manœuvre pour négocier maintenant, et sur quoi nous pouvons négocier, la direction ne répond pas", a déclaré Wilson Wellens, secrétaire syndical de la CGSLB après la réunion. "Elle prétend qu'il n'y a pas de place pour la négociation et qu'elle n'en voit pas l'utilité."

"La réunion a duré un peu plus longtemps. Mais ils maintiennent leur position et ne veulent absolument pas entendre ce que les travailleurs ont à leur dire", a ajouté Cédric Claeys de la CSC Alimentation et Services. "Nous demandons une alternative, le retrait de ce plan."

Mais que se passe-t-il dans la grande distribution? "Le marché est saturé, les marges diminuent et Delhaize n’est pas un cas isolé"

Les syndicats posent à nouveau les mêmes questions, reprend Jan De Weghe de la SETCa. Selon la direction, la participation et les alternatives ne sont plus possibles, reprend le syndicaliste. "Criez au scandale. Le dicton dit 'la troisième fois, c'est la bonne', mais c'est 'la troisième fois, c'est la même chose'."

Début mars, Delhaize a annoncé son intention de franchiser ses 128 magasins "propres". Depuis lors, de nombreuses manifestations ont eu lieu, et de nombreux magasins sont restés fermés jusqu'à présent. Mardi, la moitié des magasins appartenant à l'entreprise seront touchés. Au moins 500 à 600 travailleurs et membres de syndicats ont organisé une action dans les bâtiments de Delhaize à Zellik. "C'est la détermination et la mobilisation des travailleurs qui feront réellement bouger les choses", tance Myriam Djegham.

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