Europe : finance tenue à l’œil
Un "jour historique", selon Didier Reynders, présent au Parlement européen de Strasbourg mercredi en tant que ministre des Finances représentant la présidence belge de l’Union.Trans Europe Express, le blog européenLe Blog Eco Net
Publié le 23-09-2010 à 04h15 - Mis à jour le 23-09-2010 à 08h46
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Correspondante à Strasbourg Un "jour historique", selon Didier Reynders, présent au Parlement européen de Strasbourg mercredi en tant que ministre des Finances représentant la présidence belge de l’Union. Avec l’adoption du paquet "supervision financière", "c’est la première réponse concrète qui est apportée aux leçons de la crise financière", ajoute-t-il après un vote raz-de-marée où tous les grands groupes politiques se sont massivement exprimés en faveur d’un nouvel arsenal législatif destiné à prévenir une nouvelle crise financière. L’homme a des raisons d’être satisfait, tout comme Olivier Chastel, secrétaire d’Etat aux affaires européennes.
Lancé il y a plus d’un an et demi et bloqué par la perspective des élections en Grande-Bretagne, le dossier a été repris par la présidence belge en juillet pour être mené tambour battant. "Le volume de textes à adopter était si important qu’il était impossible de discuter de tout. Nous avons défini les points litigieux et notre méthode a été de mettre autour de la table Parlement, Conseil et Commission pour en débattre, c’est ce qui nous a permis de ne pas nous retrouver en confrontation avec le Parlement", dit-il.
Avec l’aval de l’unanimité des Vingt-sept au Conseil et un quasi blanc-seing des eurodéputés on peut considérer que l’Europe s’est clairement prononcée sur l’architecture d’une supervision financière dans l’esprit de ce qui s’est fait aux Etats-Unis il y a quelques mois. "Tout le monde est à bord", commente Didier Reynders, "et pour avoir dans le même bateau Daniel Cohn-Bendit et Guy Verhofstadt, il faut le faire !"
Concrètement, que trouve-t-on sur le pont de ce nouveau navire européen censé éviter les caps des tempêtes financières ? D’abord, la mise en place d’un conseil du risque systémique, chargé de détecter les crises à un stade précoce afin d’avertir les autorités nationales et d’émettre des recommandations en cas de problème important pour la stabilité financière générale.
Parallèlement, seront installées trois nouvelles autorités (banques, marchés, assurances). Ces institutions seront dotées de pouvoirs renforcés face aux autorités de régulation des Etats membres dont l’éparpillement s’est avéré préjudiciable lors de la crise de 2008-2009. Celles-ci garderont cependant une partie de leur autonomie puisque les nouvelles instances n’auront pas de pouvoir direct sur les établissements bancaires, même si elles pourront, sous certaines conditions, prendre la main au nom de l’intérêt général.
"L’Union européenne apporte la preuve qu’elle n’est pas en reste et qu’elle est un leader dans les réformes financières décidées par le G20", a poursuivi Didier Reynders avant de souligner qu’il restait désormais à mettre en place ces outils avant le 1er janvier. Ce ne sera "pas chose simple", dit-il, mais l’une des garanties d’y arriver est le choix fait d’avoir le président de la banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet à la tête du Conseil des risques systémiques.
La volonté clairement affirmée par le Conseil et la Commission représentée à Strasbourg par le commissaire Michel Barnier est de "mettre en place tout de suite des gens opérationnels dans une logique de compétence et de grande transparence".