L’Intime festival célèbre dix ans de liberté
Tous les fondamentaux et un cadeau d’Édouard Baer au programme de cette édition anniversaire.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/aebe8766-11c0-4532-8620-bf668e6358ce.png)
Publié le 09-06-2022 à 14h45 - Mis à jour le 10-06-2022 à 09h51
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/EB43LGRRFZG25E5KQXDIPVQYCY.jpg)
À l'heure où le programme de la dixième édition de l'Intime festival est présenté à la presse, on ne peut s'empêcher de regarder le chemin parcouru par ce rendez-vous né sur un coup de tête. Tout ceci aurait pu n'être qu'une idée lancée par Benoît Poelvoorde en partageant un verre. Mais elle est tombée dans l'oreille de Chloé Colpé, qui a dès lors poussé l'acteur namurois dans le dos et l'a accompagné. "On s'est bien amusés", constate celle qui est aujourd'hui directrice du festival (épaulée par Sylvie Ballul), Benoît Poelvoorde étant désormais président d'honneur. Et d'ajouter, pas peu fière : "On a beaucoup de chance d'avoir accueilli autant de grands noms à Namur !"
"Madame Bovary" en ouverture
Il suffit de parcourir le programme du tout premier festival pour s'en rendre compte : aucun des ingrédients présents alors n'a été renié. Les grandes lectures, l'interdisciplinarité, un intérêt pour les littératures anglo-saxonnes et russes, une attention aux grands textes classiques comme aux voix émergentes, les enjeux du style, des préoccupations humanistes (la sociologie, le deuil, la question de la mémoire et des traces) : les fondamentaux d'hier sont encore ceux d'aujourd'hui. "On a assez vite trouvé l'architecture du festival", confirme Chloé Colpé. "Ensuite, on a creusé le même sillon, en approfondissant les choses - par un soin accru envers les grandes lectures notamment - mais toujours dans la même direction." Outre la qualité des propositions formulées au fil de ces dix années, c'est sans doute la raison pour laquelle le festival a rapidement trouvé son public. Et les éditions des deux années Covid (qui l'ont perturbé mais pas annulé) l'ont prouvé : le théâtre en est l'indispensable cœur battant. "On a tout imaginé dans la géographie du théâtre, avec sa circulation, son rythme : quelque chose s'y est noué qui est juste."
Avancé d'une semaine (conséquence de l'évolution du calendrier scolaire), le chapitre X de l'Intime festival se tiendra du 19 au 21 août. Il fera la part belle aux amitiés nouées au fil du temps, à la fidélité, au partage avec les auteurs. La soirée d'ouverture sera consacrée à Madame Bovary de Flaubert, lu par Emmanuelle Devos. Les autres grandes lectures seront : Madame Ayat d'Ahmet Altan (par Yannick Renier), La seule histoire de Julian Barnes (distribution en cours), Tout ce qui brûle de Lisa Harding (par Laura Sepul), L'Année de la pensée magique de Joan Didion (par Anna Alvaro). Une petite lecture concernera Le Dernier Stade de la soif de Frédérick Earl Exley.
Le cadeau d’Édouard Baer
Un entretien croisé avec Lucas Belvaux et Laurent Mauvignier sera proposé, mais aussi avec Colombe Boncenne, Julia Deck, Stefan Hertmans, Patrice Jean, Luba Jurgenson, Polina Panassenko, Monica Sabolo, Larry Tremblay, Josef Winkler et Daniel Goossens. À noter encore une rencontre autour des éditions L'Orma, une discussion sur l'infanticide avec la sociologue Julie Ancian, la représentation de Plastic Heroes d'Ariel Doron, les projections de Fils de plouc et de Tout simplement noir (ainsi qu'une carte blanche à Jean-Pascal Zadi), l'expo " Chaque photographie est un adieu ", un karaoké live avec le groupe Okay Monday. Et, cerise sur cette édition anniversaire : Édouard Baer, le plus fidèle des habitués du festival, ouvrira la scène du théâtre à une quinzaine de Namurois pour une prestation de trois minutes, toutes disciplines confondues. Les candidats peuvent se manifester jusqu'au 3 juillet. Une présélection sera opérée, et trente élus seront auditionnés par Édouard Baer qui retiendra les quinze intervenants qui auront l'honneur de la scène.
Cette programmation prometteuse souligne un dernier trait de l'ADN de l'Intime festival : son indépendance. "Nous ne sommes soumis à aucune actualité ou effet de mode", aime à rappeler Chloé Colpé, pour qui cette liberté de choix est fondamentale. Une chose est sûre : ainsi portée, la question de l'intime a encore de beaux jours devant elle.
Du 19 au 21 août, au théâtre de Namur. Pass journée hors grandes lectures : 14 €. Grandes lectures : à partir de 18 €, dégressif dès la deuxième. Pass festival en prévente : 80 €. Rés. : 081/226.026. Programme complet : intime-festival.be